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Des poupées de chiffon et des corps en carton

Le fond de l'air est frais, et le fond de ma tête s'enlise.

C'est désagréable de ne pas savoir si on va carrément bien ou s'il y a trop de manques pour ça. C'est désagréable.

Il y a eu cette semaine en teinte de fatigue.

Les premiers jours et mal de crâne. Déjeuner toute seule dans le parc, avec ma salade, mon MP3 et le bouquin de Stephen King. Ne pas m'asseoir dans l'herbe pour ne pas exacerber ma gorge irritée et mes quintes de toux.

Oh, Mademoiselle, vous avez l'air malade, vous devriez vous reposer.

Répéter comme une comptine mon pseudonyme, et le reste de l'argumentaire. Enfoncée dans la chaise rouge, pieds nus, en retenant des baillements et à grand renforts d'eau fraîche, compter les contacts argumentés et les rendez-vous pris.

Les oreilles sifflotantes dans le casque, ne pas dire aux gens qu'ils ont raison de ne pas être contents, ne pas non plus leur dire d'aller se faire voir, sourire à des personnes, chanter dans ma tête, me mordre l'intérieur des joues quand je vais faire pipi alors que le monsieur a déjà tout nettoyé, remarquer les prénoms qui me rappellent d'autres personnes, et ceux qui sont nés le même jour que moi.

Et puis soupirer d'aise lorsqu'il est 19h30, que Thomas lance un retentissant "Allez, c'est fini les enfants !", qu'on éteint les ordinateurs, on remet les chaussures, on range les feuilles, on s'étire et Freeeeed mais tu vas arrêter maintenant ?

Mercredi, changer de place et m'installer à côté de Fred, discuter entre deux appels, commenter, rire, parler de n'importe quoi.
Les plaisanteries, et les moqueries, les éclats de rire innoportuns au beau milieu d'un client.

Lui debout en train d'essayer de lancer un avion en papier râté à Caroline, le monsieur silencieux au bout de mon fil, le micro que je retire, Fred steplé ! Pardon, monsieur, c'est la fin de la journée, je suis vraiment désolée.

Et puis l'exclamation amusée, hé ! regarde ! en me montrant son écran. Il est là. Et le nom et l'adresse de l'Autre affichés. Ah oui, c'est bien lui, tiens. Sa date de naissance, aussi.
Demain, c'est son anniversaire.

Puis chercher G., notre prof de sport sexy de 2de, ensuite, pour voir s'il est toujours sur Marseille. (Question que je me pose depuis près de 3 ans)
Le trouver en riant doucement, il était jeune, il était charmant, il était gentil, il aimait bien se moquer de nous et pensait que Fred et moi étions ensemble.
Sa date de naissance et les années qu'il a et qu'on ne lui aurait pas données, son adresse et cette rue là est juste à côté didonc. Il doit venir faire son jogging dans le parc.
Les souvenirs qui remontent, alors. Son regard clair, le sourire généreux, arrête de marcher à l'ombre, tu vas être malade. Donne-moi ta veste, elle t'encombre. Allez... Endlich... Viens jouer [au basket] avec moi. Les critiques qu'il n'avait pas faites, les murmures échangés quelques fois avec l'Autre.
Envie de le revoir, alors. En parler avec Anne-Marie, quand on a fêté la fin de notre année ensemble. Regarder partout en riant, il est là ? Héééé ! G. ! G. ! Où es-tu ?

Cette douce complicité avec Fred, sentir l'amitié palpable et le bonheur de savoir que même une année à s'éloigner l'un de l'autre n'y a rien changé. Il me parle des garçons qu'il rencontre et s'étonne que je n'en trouve pas. Evoquer les autres, Seb, Raph, et ses proches, les miens, Sibou, Alex et Mylène, des livres, des films et des chansons.
Il est là.

Rentrer le soir, avec lui et Caroline, parler de tout et de n'importe quoi, de travail et de chant, des autres, plaisanter bêtement, abrutis par la fatigue. En luttant contre le vent, en parlant trop fort et en marchant vite.
Le laisser à son arrêt de bus, et continuer vers le métro, parler et partager, juste apprendre à se connaître.

Evoquer aussi les 3 connes. Avec lui, puis avec Caroline, qui déjeunait avec nous. En parler, expliquer, répéter.
Cette idée que F. était jalouse revient. Mais de quoi ?
C: Elle est jolie ?
Moi: Euh.
F: Franchement. Non. Elle est vraiment moche.
C: Alors y ça. Et puis les cons, hein...

Et apprendre, le lendemain, que C. et A. ont essayé de monter Fred et Sébastien contre moi. Qu'elles n'ont pas réussi parce que Seb ne voit que le bien chez les gens, et que Fred.
Alors l'idée qui se dessine plus précisément. Poussée par le dégoût que leur(s) (ré)action(s) me suscite(nt), par une vague tristesse, j'y pense.
Déçue, parce que par souci d'honnêteté, je n'ai jamais fait ce genre de choses. Que je n'en voyais pas l'utilité, que... Dégoûtée, j'y pense fort fort, et j'en parle.
Si elle a fait la même chose avec Mylène, je la tue de mes propres mains. Vraiment. Je peux passer par dessus le reste, mais ça, je serai incapable de le lui pardonner.
Même si Lènie ne se serait pas laissée faire, ce n'est pas une raison. Je ne l'aurais même pas imaginée aussi pourrie.
Merde.

Et jeudi, Laurent, j'peux partir une heure plus tôt ? C'est l'anniversaire de ma p'tite soeur...
Quelle chance j'ai, d'avoir ce cocon familial, oui.
Puis les résultats, l'année obtenue, les rires, les coups de téléphone, appelle ta mère, qu'elle achète du champagne. En boire un peu trop, flotter sur ma chaise, et dormir profondément.

Et un trou au milieu.
Rien (que) dans ma tête.

Ecrit par Endlich, le Samedi 11 Juin 2005, 15:15 dans la rubrique .

Commentaires :

Liberté
11-06-05 à 17:02

Franchement, ça fait vraiment du bien de pouvoir te re-lire :)

 
Endlich
Endlich
11-06-05 à 19:10

Re:

:-D

 
christian
12-06-05 à 12:09

Re: Re:

Un jour comme ça où il faut manger des chocolats !!

 
Endlich
Endlich
12-06-05 à 20:04

Re: Re: Re:

Oh bah (hier soir donc) on a mangé des tournedos rossini, et des fraises-glace à la vanille-chantilly.
C'était coule aussi.
:)