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Au premier coup d'pédale, il bascule et puis s'affale

J'ai noté l'adresse dans ma paume au stylo bille bleu qui écrit mal. Parce que ça fait trop longtemps que je n'ai pas parcouru ses mots. Pour écrire un peu, juste un peu, les quelques phrases roulées dans un creux de ma tête, enroulées dans une couverture tenant plus de la laine de verre que du duvet.

Mais tu sais, tu sais que je suis tellement lâche, j'ai oublié la sûreté. En fait, je n'ai pas de cran de sûreté et c'est assez handicapant. J'ai besoin, ce serait peut-être même carrément vital, j'ai besoin que tu me dises un ou deux mots de temps en temps. Pour te voir comme il faut, dans mes pensées, pas en floutée, pas avec un panneau /!\ sur la tête...

J'ai une boule dans le ventre quelques fois, j'ai peur. Peur, je me dis que j'ai peut-être dit une connerie sans m'en rendre compte, ou je sais pas quoi.
Oh, non, s'il vous plaît. S'il existe une justice en ce monde, ne me laissez pas perdre encore. Pas encore. S'il vous plaît. J'en ai marre.
Putain, j'ai 18 ans, une expérience en perte d'amis digne d'un cinquantenaire. Et une expérience amoureuse digne d'une collégienne -et encore.

On ne se débarasse pas de sa parano si facilement.

Et le manque de confiance, il est plaqué sur moi. On me reprocherait facilement "mais t'as pas confiance en moi ? Tu sais bien..." Ce n'est pas ça. Je n'ai pas confiance en moi. Et je sais trop bien comme je perds facilement.


Des fois je me dis qu'avec ces histoires qui se montent dans ma tête, cette tendance aux rêves récurrents sur le fond, et les obsessions comme elles sont -si bien- décrites dans le bouquin qui me tient compagnie en ce moment, je devrais consulter un spécialiste des troubles mentaux.

Une personne absolument détestable de compassion et de compréhension, pleine d'expérience et qui sait toujours très bien ce qui est mieux pour vous et comment il faudrait réagir.
Et comme ça, cette personne, que je détesterais mais dont je ne pourrais pas me passer parce qu'elle serait un miroir de mon égocentrisme qui répondrait, m'aiderait à joeur à saute-mouton avec ces trucs qui se prennent pour des rêves, ou des désirs. Amas de mots.
A contrôler.

Et elle me ferait comprendre, une fois pour toute, que enfin, Endlich, ce n'est pas la peine de vous prendre la tête, d'avoir le ventre écrabouillé entre les coudes à chaque fois qu'une personne que vous aimez vous distance.
Peut-être que c'est ça qui fait fuir.

Et peut-être qu'il émane de moi cette paranoïa.
Hypocondriaque des sentiments.
Il n'est pas possible, pas raisonnablement, que des sentiments affectifs durent entre une personne et moi. J'aurais voulu ne jamais le penser. Et ça me taraude.
Mais ceux que j'ai dans le coeur, là, ces personnes qui me brillent, je ferais des pieds, des mains, et des sentiments, pour ne pas les perdre. J'ai tiré les leçons des erreurs passées. Et je réussirais à garder mes sentiments au chaud.


J'ai tellement peur. Tellement tellement peur.


C'est énervant, hein ?

Je commence à réussir à dire que j'aime, à avouer franchement que je tiens aux gens, que je suis désolée si je peux paraître froide mais j'ai peur.
Lâche. Trop lâche pour s'ouvrir. Trop lâche pour avouer. Trop bête pour comprendre. Trop pas assez et...
Et alors ?

Ce serait plus pratique, vraiment, si je pouvais ne pas éprouver de sentiments.
Je n'aurais pas la moindre affection, jamais besoin de dire 'je t'aime' ou 'tu me manques', jamais la sensation de perdre, et surtout pas cette peur.
Je n'aurais pas connu cette douleur qui court des chevilles à la nuque, frissonne dans les jambes et tord les entrailles, écrabouille tout le reste. Quand on se rend compte qu'on a perdu une personne chère pour la simple et mauvaise raison qu'on est.

C'aurait été bien.
Ca fait partie des choses très pratiques que j'aurais aimé pouvoir faire -ou ne pas faire, selon le point de vue.
C'est inutile, tous ces sentiments.


Imaginez lorsque je serai amoureuse, le désastre.
A moins que. Les bras qui se refermeront sur moi et les murmures qui caresseront mon oreille m'aideront peut-être à piétiner une fois pour toutes cette peur hideuse.
J'ai tellement envie d'être amoureuse. Ce vent dans mon coeur, là, ce souffle, ce gonflement, ces chamboulements et l'exaltation, je voudrais les connaître, je veux même apprendre la souffrance amoureuse.
Est-ce que ce sera pareil que perdre des amis qu'on a cru hors de prix ?

Je crois que c'est le Défaiseur, cette peur. Comme le voit Alvin, aux extrémités du champ de vision, un peu brillant, pas très saisissable, inquiétant mais tellement doué.

Il y a d'autres points de détails, comme dirait l'autre, qui me traversent comme ça, et qui me paraissent fort brillants utiles.
La possibilité de contrôler son corps, et ne jamais devoir faire pipi. Comme ça, pas besoin de se retenir. Juste de temps en temps pour le plaisir.

Et j'aimerais aussi réussir à penser à quelque chose tout en parlant d'autre chose.
J'imagine qu'avec le temps, je vais réussir à penser à autre chose tout en parlant aux gens auxquels je téléphone sans m'interrompre, me rendre compte que je me suis interrompue, bafouiller, m'excuser et reprendre en apercevant dans l'écran de l'ordinateur mon visage qui a rougi.

C'est fatiguant de parler toute la journée.
Surtout quand la machine à café elle est là que pour la déco dans la salle de pause qui pue.

Ecrit par Endlich, le Vendredi 3 Juin 2005, 22:17 dans la rubrique .