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Être de ceux jamais contents, jamais heureux, au long des quais mouillés

Il y a cette phrase de la chanson Être Rimbaud de Raphaël que j'aime tellement.
Bientôt le pont-levis de l'amour est tombé, la herse de l'envie, du désir malmené, sur le torse appauvri du poète est tombée.

La douce mélancolie écorchée des chansons familières de La Réalité me file un doux cafard, de ceux à rester assise les yeux vagues, flotter un peu plus loin devant, en écoutant les mots qui coulent.
Des mots, des grands mots tous beaux. Qui vous font frissoner qui font craquer la peau. Des mots encore et toujours.

Les mots, j'aimerais arrêter de répéter toujours les mêmes. J'ai la gorge un peu douloureuse ce soir, d'avoir ri et parlé fort aussi. Je compte, compte et recompte. Reste demain matin, lundi, mardi, jeudi et vendredi matin.
Recompte, 4 + 7 + 7 + 7 + 4 = 29.
29h.

Aujourd'hui j'ai appelé un mort pour lui vendre une assurance vie.

Partagée entre les Exercices de style de Queneau et Ecriture de King, les mots se jonglent dans ma tête. J'ai envie de ne rester qu'avec eux.
Eux et moi. Ensemble (c'est tout).
On pourrait faire toutes sortes de choses si on nous laissait le temps de nous retrouver. On ferait n'importe quoi, des noeuds comme du reste. Je pourrais les faire pleurer, on serait obscènes, je leur prêterais de ma méchante insensibilité et ils me transmettraient un peu de beauté.
Je pourrais me devenir folle, il n'y aurait que les mots et moi au courant, ça ferait rien.

Et quand King affirme que les personnages sont des personnes vivantes [dans la tête], j'me dis qu'en fait j'peux bien être amoureuse de Greg, c'est pas tellement psychotique.

Pas tellement psychotique.

Je suis une étudiante en maths mûre et relativement fréquentable malgré une certaine tendance à l'agoraphobie et j'ai la tête pleine d'histoires.
Même pas à dormir debout les histoires, hein.

Quoi que.

On s'en fout. Puisque personne ne rentre dans ma tête.
Encore que j'me demande souvent, quand les pensées sont trop compromettantes, quand je pense trop, tordu, ou tout court, si des gens ne peuvent pas lire dans ma tête et s'outrer.
Il m'arrive même de m'enfermer dans la pièce avec les mots et les images, celle où personne ne peut entrer et de sursauter comme si j'avais les doigts dans le pot de confiture quand on me parle.
Non, non ! C'est pas c'que tu crois.

Et puis ?

Personne n'a encore lu dans mes pensées à ce que je sais.

Quoi que.

Hééé ! Tes pieds ! Tes pieds par terre ! Reviens ici ! Oh ! Le monde réel te rappelle ! Endlich ! Parmi nous ! On ne peut pas vivre dans sa tête.

Oui, oui, je sais. J'ai le droit de faire semblant, non ?

Demain, je vais (essayer de) faire mon inscription administrative à la fac.

Ecrit par Endlich, le Mardi 12 Juillet 2005, 23:16 dans la rubrique .